blackmambo Posté(e) 4 novembre 2010 Share Posté(e) 4 novembre 2010 Bonjour, Voici des extraits d'un discours de Douglas Rushkoff, essayiste américain qui reprend une thèse qui n'est pas nouvelle mais la reformule de manière plus accessible au public.Elle peut sembler un peu simpliste mais elle a l'avantage de nous faire réfléchir sur la façon d'appréhender notre monde moderne investi par la technologie informatique de manière omniprésente voire envahissante. Quand je regarde le monde, quand je regarde l’économie, la religion, la politique ou les entreprises, j’ai le sentiment que nous tentons de faire fonctionner notre société sur des codes obsolètes, sur des logiciels – et je ne parle pas seulement des logiciels qui sont dans nos ordinateurs, mais aussi des logiciels sociaux – sur des logiciels que nous avons hérité de systèmes dont nous n’avons plus aucun souvenir. Ces logiciels sont parfaitement inappropriés à ce qu’il faut faire, à ce que nous voulons faire. Et si nous ne pouvons pas comprendre ces programmes, les programmes qui sont dans ordinateurs, nous n’avons aucune chance de comprendre les programmes qui sont à l’extérieur de nos ordinateurs. Si nous ne pouvons pas voir à l’intérieur de l’ordinateur, on ne se rendra jamais compte que le monde extérieur fonctionne sur des codes obsolètes.” [...] “Au début étaient des gens qui vivaient dans un monde dont ils ne connaissaient pas les règles et qui essayaient de faire de vagues prédictions… Vinrent l’écriture, un alphabet et des textes, on ne dépendait donc plus de prêtres qui lisaient pour nous, nous avons pu fabriquer nos propres mots. Puis, arriva l’imprimerie, qui en théorie nous permettait de ne plus dépendre que de quelques scribes, et donnait à tous la possibilité d’écrire. Et enfin, nous avons aujourd’hui l’ordinateur qui bien sûr ouvre à tous la possibilité de programmer la réalité.” [...] “Nous avons eu des textes, l’alphabet, et quelle société en a résulté ? Des gens sont allés sur les places publiques pour faire la lecture aux autres. Nous avions la capacité de lire, nous avions la technologie pour cela, et cela ne changea rien au fonctionnement qui avait prévalu auparavant. Même chose avec l’imprimerie. Est-ce que tout le monde est devenu écrivain avec l’imprimerie ? Non. Nous avons eu une civilisation de lecteurs, où seule une élite écrivait. Maintenant, nous avons l’ordinateur. Est-ce que cela a construit une civilisation de programmeurs ? Non. Non avons une civilisation de blogueurs. Nous avons aujourd’hui la capacité d’écrire, mais nous ne savons pas programmer. Nous nous contentons d’écrire dans la case que nous offre Google.” [...] “Et aujourd’hui, c’est plus important encore que ça ne l’a jamais été. Je le dis, programmer est plus important que savoir utiliser l’imprimerie. Le texte nous a donné le judaïsme, l’imprimerie nous a donné le protestantisme, qu’est-ce que nous donnera l’ordinateur ?” [...] “Nous vivons un moment extraordinaire, où il est possible de programmer l’argent, où il est possible de programmer la société. Mais pour faire cela, nous devons comprendre à la fois les programmes que nous utilisons, et les codes et les symboles avec lesquels nous travaillons, et nous devons comprendre ensuite comment tout cela se lie. Si nous ne construisons pas une société qui sait au moins qu’il y a quelque chose qui s’appelle la programmation, nous finirons par ne pas être les programmeurs, mais les utilisateurs, ou, pire, les utilisés.” Douglas Rushkoff A LIRE > http://www.interneta...etre-programme/ Et vous qu'en pensez-vous ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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