Tonton_Pentium Posté(e) 24 août 2019 Share Posté(e) 24 août 2019 Je suis né quinze jours après le lancement commercial du premier microprocesseur par Intel, le 4004. Je tiens ici à m'excuser publiquement que cet événement de première importance a complètement éclipsé la courageuse initiative d'Intel. C'est une sorte de malédiction chronique : à chaque fois qu'Intel va pour sortir un nouveau processeur, paf ! Il m'arrive quelque chose d'exceptionnel et le lancement d'Intel fait un bide. Mais reconnaissons un mérite certain à cette société : après quasiment un demi-siècle de flops et de ratés, elle essaye encore. Bel exemple pour nous tous. A deux ans près, ma naissance aurait d'ailleurs relégué le compte-rendu de la mission Apollo 11 en page 18, à côté des résultats de l'élection de "Miss Chou-Fleur" des Côtes-d'Armor. Autant dire que Neil, Buzz et Michael ont eu chaud aux fesses. C'est un sacré coup de pot pour eux que j'ai décidé d'apparaître au monde fin '71. Pour en finir avec la Lune, grâce à l’opiniâtreté d'Intel, je t'écris ces quelques mots sur un processeur que si on avait eu sa puissance de calcul en 1969, on se serait dit : "la Lune ? Pheuh ! Trop facile ! Galaxie d'Andromède, nous voici !". Ça aurait eu carrément plus de gu*****, non ? Tout ça pour dire qu'après 50 ans de vie avec l'informatique, on ne me la fait plus à moi, Tonton Pentium. Parce que j'ai vu grandir les Bull Micral 30 et les Thomson TO7. Et non, je ne vais pas me joindre au concert facile des moqueurs, parce que je sais, moi, ce qui arrivé aux tentatives françaises dans le domaine de l'informatique et pourquoi elles étaient maudites dès le départ. Prenons le Micral 30, que Bull essaye de lancer en 1984. Il a le soutien de l'ensemble de la nation, soit 56 millions de geeks en puissance prêts à faire la queue nuitamment sur les Champs-Élysées et place Bellecour pour enfin mettre la main sur le précieux appareil. Or, cette année-là, je passe mon Brevet des Collèges. Rien n'est plus important, et l’enjeu familial est de proportions... olympiques ! Aîné des jeunes, essuyeur de plâtres de la génération n+1, fier porteur des aspirations de mes géniteurs et du reste de la famille, je n'ai pas le droit à l'erreur. Il faut que je décroche mon "Bèpse" comme on disait à l'époque. Donc le lancement du Micral 30, franchement… on s'en tamponne sérieusement le coquillard. Je dirais même : on s'en pigipe le chousterne. Désolé, m'sieur Bull -il s'appelait Steve, lui aussi, non ? Steve Bull ? Elon Bull ? Je ne sais plus. Qui s'en souvient, d'ailleurs ? En revanche, je me souviens parfaitement que j'ai eu 14 au Brevet en mathématiques, et ça, c'était un foutu exploit. Après Intel et Bull, il me faut aussi faire de plates excuses à Apple, dont je gâche les fêtes aussi souvent qu'il est possible. Mon souvenir le plus lointain remonte à 1980. J'entre en CM1, et je tombe amoureux dès la première récréation d'une petite nouvelle qui vient d'arriver à l'école. Elle s'appelle Clémentine. Elle a les yeux bleus et le nez joliment retroussé parsemé de discrètes taches de rousseur. Elle rentre de vacances, et elle est adorablement bronzée. Manque de chance pour la start-up à Steve et Steve, qui tente à ce moment-là d'introduire sur le marché européen l'Apple 2 +. Ce n'est pas une mauvaise machine pour l'époque ; certains apprécient le double lecteur de disquettes et les 48 ko de mémoire vive soudés à la carte-mère. Mais voilà : Clémentine, Clémentine. Que peut faire l'Apple 2 + face à elle ? Franchement ? L'Apple 2 + fait un four. Désolé, Steve & Steve… Clémentine ne m'a jamais regardée : elle a préféré une grande brute vulgaire dont j'ai soigneusement oublié le prénom. Tonton Pentium. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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